Les palaces parisiens attirent deux types de demandes à l’élasticité
différente. La première rassemble la clientèle touristique en voyage d’agrément
et la seconde correspond à la clientèle dite
«corporate» en voyage d’affaire.
La clientèle touristique est segmentée et regroupe les clients individuels
fortunés, les clients bénéficiant d’offres promotionnelles ou en groupe avec
des opérateurs. Cette demande est faiblement élastique et donc relativement
insensible aux variations de prix, de plus, elle est relativement stable d’une année sur l’autre.
En ce qui concerne la clientèle « corporate », elle se compose de la
clientèle de sociétés sous contrat avec un hôtel et bénéficiant de tarifs
négociés en fonction du chiffre d’affaire généré. Contrairement à leur
situation avec la clientèle touristique, les palaces doivent faire face à la concurrence
d’autres établissements haut de gamme sur ce type de demande. Toutefois, la
demande corporate représente moins de 15% de la demande totale des palaces.
LE PROFIL DE CETTE CLIENTELE
Le secteur du tourisme et de l’hôtellerie de luxe regroupe un grand nombre
de « profil de consommateurs », comme le montre la segmentation de la
clientèle de luxe élaborée par Larry Pimentel, spécialiste dans ce domaine:
L’élite
|
·
une
clientèle fortunée à l’abri des fluctuations de l’économie
·
le segment
traditionnel du voyage de luxe
·
le luxe
comme mode vie
·
la
recherche du meilleur (the best of the best) et de l’exclusivité
·
le besoin
de se retrouver avec des personnes du même milieu
|
L’aspirant
|
·
une
clientèle à l’aise financièrement
·
à la
recherche d’un «statut»
·
l’importance
de l’apparence
|
L’avisé
|
·
une
clientèle plus difficile à cerner et à courtiser
·
à la
recherche de la meilleure valeur au meilleur prix
·
de grands
utilisateurs d’Internet
|
L’explorateur
|
·
une
clientèle prête à payer le prix élevé d’une prestation
·
à la
recherche d’une expérience de voyage hors du commun
·
le besoin
d’apprentissage et de sortir des sentiers battus
|
L’actif
|
·
une jeune
clientèle aisée – intelligente, indépendante et éduquée
·
le besoin
d’information utile et pertinente et le rejet du battage publicitaire
·
la
recherche de l’aventure, de l’authenticité et de la participation active
·
un style de
vie informel et souvent contraignant
·
son temps
est précieux
·
le refus
d’un cadre rigide et d’activités préprogrammées
|
L’occasionnel
|
·
une
clientèle aux revenus plus modestes
·
une passion
qui incite à la dépense
·
une
occasion qui vaut la peine d’être soulignée
·
une envie
de se «payer du luxe»
|
·
Une riche clientèle venue des pays
émergents :
Les principaux consommateurs de produits et services de l’hôtellerie de
luxe sont issus des fortunes faites dans les pays émergents. En effet, une
multitude de nouveaux riches émerge de l’Afrique, de la Russie, de l’Inde, du
Brésil et de la Chine.
Les Russes constituent le segment qui affiche la plus importante
croissance. Ils montrent un engouement pour les marques réputées et leurs
itinéraires incluent les hôtels les plus opulents et les restaurants les plus
réputés. Deux types de clientèle en découlent, avec des sensibilités
différentes : l’une prenant en compte majoritairement le prix et le prestige
avec des indicateurs de valeurs essentielles et l’autre sensible à la sécurité
psychologique et la qualité de vie, et pour qui le shopping est une dimension
essentielle du voyage.
À l’opposé, les Chinois ne représentent pas encore un segment substantiel
et leurs dépenses se situent davantage du côté des produits de design.
Clientèle touristique encore jeune, avec un fort besoin de réassurance, elle
accorde une réelle importance à l’histoire.
Concernant le Moyen-Orient, il constitue un bassin croissant de richesses,
avec un goût du luxe exubérant. Il s’ouvre progressivement au style occidental.
Quant aux voyageurs de luxe indiens, assoiffés de nouveauté exceptionnelle,
ils adhérent aux valeurs occidentales tout en conservant des valeurs indiennes
incontournable: famille, hiérarchie sociale et nationalisme.
En Amérique, l’activité la plus intensive dans le secteur du luxe provient
particulièrement des États-Unis.
L’Amérique latine, et plus spécifiquement le Brésil, s’engagent aussi sur
cette voie, plus lentement, avec une clientèle touristique encore instable,
mais dont la demande se sophistique.
·
La clientèle « loisir-famille » du
George V :
Le Four Seasons Hôtel George V attire principalement une clientèle internationale,
venant à Paris pour des voyages de loisirs. Cette clientèle se compose
essentiellement de couples qui viennent avec leurs enfants afin de découvrir
les trésors de Paris.
En 2010, le palace a reçu environ 1 200 chérubins.
Il est donc nécessaire de tout mettre en œuvre afin de satisfaire cette
clientèle particulière. Il est primordiale pour l’hôtel de ne pas avoir une
offre spécialement dédiée aux parents. Les enfants sont également de futurs
résidents. De plus, quand les enfants sont satisfaits, les parents le sont
également. Cela permet d’avoir un meilleur impact au niveau de la fidélisation
de la clientèle.
L’hôtel George V est désireux d’amener la qualité de son service à un
niveau d’excellence inégalé, en particulier l’accueil des familles. Ainsi,
l’hôtel a été l’un des premiers à proposer un programme enfants et à créer un
poste de Responsable du Programme Jeunesse. Offrant des distractions
individualisées pour l’enfant et des produits inspirés des Triplés ; tel
qu’un petit parapluie, des cartes postales, un pyjama en coton et un livret de
coloriage.
·
Une clientèle étrangère diversifiée :
Au Four Seasons Hotel George V, les clients du Moyen-Orient
représentent autour de 8 % de la
clientèle du palace et 30 % en août, période à laquelle la clientèle du Golfe
se réfugie à Paris pour éviter les fortes chaleures de leur pays. En juillet
2010, elle a représenté le quart de la clientèle alors qu’à l’année elle se
situe plutôt aux environs de 7 %.
La grande majorité de la clientèle de l’établissement est américaine,
comptabilisant 35 à 40 % des clients. Ceci peut s’expliquer du fait de la hausse du dollar envers l’euro,
suite à la crise financière de l'automne 2008, qui a ramené de nombreux
habitués.
D’après Christopher Norton, directeur général du George V, il y a 5 à 6 ans, la clientèle russe
représentait 2 à 3% de la clientèle contre 8% de nos jours.
Les Indiens et les Chinois quant à eux se situent actuellement entre 2 et 4%.
La nouvelle clientèle du palace a évolué et est devenue plus jeune; avec
une moyenne d’âge de moins de 40 ans alors qu’ en 1999 elle avoisinait les 50
ans. Il est intéressant de noter
que plus de 60 % des clients du George V sont des clients réguliers et fidèles
à la marque. D’après les dirigeants de l’hôtel, les clients ne viennent pas « à
Paris », mais ils viennent « au George V
».
·
Une clientèle chinoise encore bien peu
existante :
La clientèle chinoise est devenue la première consommatrice de produits de
luxe à travers le monde, consacrant une faible partie de son budget dans
services haut de gamme tel que les hôtels, les restaurants ou les loisirs. D’après
une étude du Boston Consulting Group , un client chinois attribue en moyenne
plus de 40% de ses dépenses au shopping et 20% seulement à l'hôtellerie, tandis
que les clients américains utilisent environ 35% de leurs dépenses à
l'hôtellerie et 20% seulement au shopping.
L'hôtel George V consacre à la clientèle asiatique une attention toute
particulière, en proposant des produits plus enclins à s’adapter à ses besoins,
comme par exemple des chaussons en coton
léger ou des brosses à dents, car la plupart des Chinois n’en ont pas
dans leur bagage quand ils se rendent à l’hôtel. Dans le but d’attirer et de fidéliser cette clientèle, le groupe
Four Seasons redouble d’effort pour promouvoir son image à travers la Chine.
C’est pour cela que les dirigeants de l'hôtel visitent la Chine chaque
année, et organisent des événements à Hong Kong où le groupe Four Seasons dispose d'une équipe de vente
dont la mission première et la prospection de nouveaux marchés. La clientèle
chinoise du George V est encore trop peu
présente au sein de l’établissement, celle-ci
correspond seulement à 2% de la clientèle totale. Bien qu’elle ait
doublé en un an, elle reste encore trop faible en comparaison aux autres
segments.
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